Dans le cadre de l’élaboration du SAGE Sée et Côtiers Granvillais, un «scénario tendanciel » a été réalisé, consistant à évaluer quelles seraient les évolutions du territoire sans la mise en place du SAGE. Cette approche a permis de déterminer les grandes tendances attendues sur le territoire, en fonction :

– Des macro-tendances connues ou déjà évaluées (climat, économie nationale, démographie, politiques diverses…)

– Des forces motrices du territoire (agriculture, tourisme, réglementation et gouvernance, programmes d’actions…)

Des évolutions climatiques déjà constatées !

Les résultats du travail mené par le GIEC Normand (cartes ci-contre) confirment que le changement climatique est aussi une réalité en Normandie. En effet, depuis la seconde moitié des années 80, la température a augmenté sur toutes les stations météorologiques normandes, de l’ordre de +0,6 à +0,8°C entre la période de référence actuelle 1981-2010 et la précédente 1951-1980.

Evolution de la pluviométrie et des épisodes de chaleur sur le territoire normand selon un scénario sans politique climatique internationale (RCP 8.5) – Source : GIEC normand

La tendance est donc à l’augmentation des températures, mais la Manche atténue ces tendances sur le littoral, avec des évolutions moins flagrantes que dans la partie Sud-est de la Normandie. Le territoire du SAGE sera marqué par une augmentation du nombre de jours de chaleur, plus particulièrement à l’intérieur des terres (augmentation restant moins importante que sur le reste du territoire normand), et une diminution du nombre de jours de gel.

D’un point de vue pluviométrique, les tendances montrent :

– Des orages plus violents, et qui arrivent de plus en plus souvent

– Une augmentation légère (+16 %) du nombre de jours de fortes pluies, accentuée sur le littoral.

– Des périodes de sécheresse plus longues, entraînant des niveaux de basses eaux prolongés (un niveau de basses eaux correspond à une période pendant laquelle le niveau du cours d’eau ou de la nappe est bas) comme on a pu le constater en 2022.

Une croissance démographique concentrée sur le littoral…

L’analyse des données démographiques des dernières années et les projections attendues montrent une diminution de la population ces dix dernières années dans les terres, et une tendance à la croissance (+0,5 %/année) sur la frange littorale.

Cette dynamique littorale s’accompagne d’une augmentation des capacités d’hébergement touristique sur ce même secteur et d’un allongement de la saison touristique, alors que l’intérieur des terres s’oriente plutôt vers le développement d’un tourisme vert.

La tendance d’urbanisation à court terme sera contrainte par une diminution de plus en plus marquée de l’extension sur des terres agricoles, notamment liée au principe du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) instauré par la loi Climat et Résilience. La densification et le renouvellement urbain seront ainsi les principaux modes de développement urbain à moyen terme, encadrés par les documents d’urbanisme.

…Qui peut entraîner : 

Des rejets d’eaux usées et d’eau pluviales à mieux maitriser

Certaines stations d’épuration arrivant à saturation sont en cours de mise à niveau. L’ensemble des systèmes d’assainissement (réseaux et stations d’épuration) seront donc en mesure de traiter les flux supplémentaires prévus.

Le Service Public d’Assainissement Non-Collectif poursuit ses travaux sur l’assainissement individuel, pour arriver à les mettre aux normes sur tout le territoire.

Les réseaux d’eaux pluviales pourront être soumis à des débordements de plus en plus fréquents en lien avec les évolutions pluviométriques.

Plus de besoins en eau potable

La tendance montre que l’alimentation en eau potable sur le bassin versant est assurée en moyenne annuelle, avec un risque sur la capacité d’approvisionnement à partir de la ressource superficielle du Thar.

Cependant, les tensions saisonnières en période d’étiage seront de plus en plus marquées (dans la lignée de la première gestion de crise vécue en 2022).

Des actions d’économie d’eau rappelées par le Plan Eau sont déjà engagées.

Evolution de l’urbanisation d’Avranches (source : IGN remonter le temps).